Socialiste, environnementaliste et séparatiste.

Voilà les 3 mots qui résument le premier conseil des ministres de Pauline Marois. La dame qui se prétend rassembleuse n’aurait pu s’éloigner plus de l’image qu’elle dit vouloir se donner. Avec ce conseil, Madame Marois ne peut que diviser.

Socialiste:

Ça a commencé fort avec la nomination de l’ex-« journaliste » péquiste, devenu candidat péquiste et maintenant ministre péquiste, Pierre Duchesne. Celui qui a manifesté avec les carrés rouges alors qu’il couvrait le conflit étudiant pour Radio-Canada, se chargera de l’enseignement supérieur. Déjà que la majorité de la population s’est clairement prononcée contre les carrés rouges et en faveur de la hausse, elle devra maintenant être représentée par cette homme à l’étique douteuse lors du sommet sur l’éducation supérieure. Ce sera lui qui parlera au nom de la population pour expliquer aux recteurs qu’ils devront s’arranger avec leurs déficits (que la population québécoise assumera un jour). Le pire, c’est qu’il a aussi comme tâche de s’occuper de l’innovation. Une tâche qui relevait habituellement d’un ministère économique. Pas pire pour un ex-journaliste ultra biaisé de Radio-Canada!

Dans le même ordre d’idée, toute la question du commerce international est maintenant entre les mains de Jean-François Lisée. Pas sûr que les gens d’affaire sont en confiance. Parions qu’il sera bien plus occupé à vendre la séparation du Québec partout dans le monde que le Québec économique… D’ailleurs, Le National Post se demande avec raison si le PQ désire tuer l’accord de libre échange avec l’Union européenne… Ça ne va pas trop dans le sens de leur protectionnisme économique disons!

Environnementaliste:

Daniel Breton devient ministre de l’environnement. Résumons son CV: Ancien directeur de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA). Cofondateur du Parti vert du Québec. Participe activement à la coalition QuébecKyoto. En 2005, il fonde le mouvement « Maîtres chez nous au 21e siècle » qui promouvoit la nationalisation de l’éolien et le remplacement graduel des énergies fossiles. On semble une gang d’ailleurs à avoir hâte qu’il nous explique comment le Québec va être indépendant énergétique. En 2010, il milite pour un moratoire sur l’exploitation des gaz de schiste. Une vision qu’il a su implanter au PQ rapidement. C’est un militant extrémiste vert qui devient ministre de l’environnement. Ça fait peur. Et la gauche dit qu’Harper, modéré comme il est, est un idéologue…

C’est à se demander si Martine Ouellet, ancienne militante pour la Coalition Eau-Secours, maintenant ministre des ressources naturelles, ne sera pas plutôt la ministre des moratoires. Ajoutons finalement Scott McKay, ancien chef du Parti Vert, au trio des activistes environnementaux. Il est le nouveau ministre adjoint à l’environnement. Faut-il s’étonner que selon Daniel Breton, « les Verts sont au pouvoir« ?

Le problème, c’est que les Québécois n’ont pas voté pour les Verts! Le Parti Vert est un parti presque rayé de la carte politique du Québec! La question de l’environnement n’a pas été discutée de la campagne. À quoi peut-on s’attendre à ce qui attrait au développement de nos ressources? On a du pétrole à exploiter, mais le PQ veut se défaire du pétrole… Combien de nouvelles taxes vertes devrons-nous payer?

Pauline Marois a chargé François Gendron, de nous diriger vers la souveraineté alimentaire. Combien de taxes protectionnistes le PQ veut-il charger à la nourriture « étrangère » afin qu’elle soit aussi ou plus chère que celle du Québec? Est-ce qu’un journaliste va suivre le nouveau ministre à l’épicerie pour voir ce qu’il met dans son panier?

Je vais donner une chose au PQ. Je dis depuis un quelques temps que le plan nord ne se fera peut-être pas, peu importe le gouvernement en place. Les prix des matières est simplement en baisse et les investissements deviennent moins intéressants. Il serait d’ailleurs très ironique que cela reste ainsi durant le règne minoritaire péquiste et qu’ils remontent au moment où, disons, un PLQ reprendrait le pouvoir dans 1 an, 1 an ½ et qu’ils s’en pètent les bretelles.

Séparatiste:

Jean-François Lisée, qui a déclaré vouloir d’une immigration encore plus homogène durant la campagne en donnant beaucoup de points aux immigrants qui parlent français dans leur vie de tous les jours, devient ministre de la francophonie. Ça a du sens j’imagine de donner ce poste à quelqu’un qui s’imagine que l’identité et la culture se résume à la langue. Il sera donc en charge de présenter une nouvelle loi 101. Pauline Marois en a fait une priorité. Est-ce que le PQ osera apposer à la loi 101 le même esprit anglophobe qui définissait leurs promesses identitaires en campagne électorale? À première vue, tout semble indiquer que oui. Il reviendra à l’opposition d’accomplir son devoir de bloquer de tels changements radicaux.

Alexandre Cloutier devient ministre de la « gouvernance souverainiste »… C’est ainsi que Marois appelle les relations intergouvernementales. Sans blague! Il est en charge des deux! Pour ceux qui ne savent pas, la « gouvernance souverainiste » consiste en faire la séparation morceau par morceau sans passer par un référendum. Ainsi, ça sort tranquillement le gouvernement canadien de la vie des Québécois…

Maka Kotto est mon nouveau ministre aux communications… Et la culture. Pauline lui demande de rapatrier les budgets en culture. De toute façon, la vision culturelle du gouvernement du Québec est la seule bonne, non? Elle est aussi représentative de la culture des Québécois, non?

Diane de Courcy, ancienne présidente de l’inutile commission scolaire de Montréal, se retrouve à l’immigration. Elle travaillera, elle aussi, à la rédaction de la nouvelle loi 101. Ça fait peur! C’est elle qui voulait bannir toute autre langue que le français qui serait parlée entre des élèves sur les terrains de l’école.

Équipe économique à surveiller de près:

Nicolas Marceau est une recrue. Souvent, ces ministres sont plus manipulables par les têtes fortes de leur parti. Il disait il y a quelques mois qu’on devrait éliminer les subventions aux entreprises et baisser leurs impôts à la place. On le dit aussi un apôtre du modèle québécois. Il disait aussi dans une entrevue à Gérald Fillion vouloir faire du dégraissage, mais sans la moindre coupure. À quel Nicolas Marceau aurons-nous droit? En passant, il ne sera pas qu’aux finances, mais aussi aux revenus. Pauline Marois avait oublié de le nommer hier. Elle a arrangé ça par décrèt… Comme tout ce que son gouvernement veut faire il semblerait.

Stéphane Bédard, à qui on n’a jamais donné de tâche économique et qui était critique aux institutions démocratiques, se retrouve au trésor. On me le dit presque de droite. Faudra attendre pour voir. C’est une autre recrue à qui Pauline Marois a explicitement demandé de dire non aux demandes de dépenses superflues du Parti. On sait qu’il y en a beaucoup, mais voyons s’il en sera capable.

Élaine Zakaïb va s’occuper de la Banque de développement économique du Québec. Elle a été une administratrice importante de tout le dossier de la Gaspésia et vient du fond de solidarité de la FTQ (qui accumule les histoires louches). On a confiance? On semble beaucoup vouloir favoriser « l’économie sociale ». On se croirait à Québec solidaire!

Quelques autres notes:

Marie Malavoy se retrouve à l’éducation. Pour contrer le décrochage, le PQ veut lancer la maternelle à 4 ans dans les milieux défavorisés. Il semblerait que ça se fait déjà à quelques endroits. Mais surtout, ça ne devait pas servir à ça les CPE?

D’ailleurs, il me semble que les places promises en garderie n’ont pas été mentionnées hier. Le gouvernement du gel pourra durer combien de temps? Gel des frais de scolarité (mais maintiens pour cette années des bourses promises par le gouvernement Charest), de l’électricité, l’annulation de la taxe santé, mais 1 enfant, 1 place en garderie et 1 médecin de famille pour tous les Québécois. Il y a un manque à gagner! Et il ne faut pas s’attendre à des coupures du PQ. Vont-ils encore proposer de taxer aveuglément les « riches »?

Sylvain Gaudreault devient le ministre délégué à Régis Labeaume et se retrouve avec les affaires municipales et surtout le transport. C’est beaucoup de syndicats, de maires, de groupes de pression, d’argent et de pouvoir. On verra ce qu’il va en faire. S’il s’en sort bien, il aura montré son potentiel de ministre. Est-ce qu’il aura à subir les contrecoups d’histoires sortant sur son parti à la commission Charbonneau? On sait que le PQ est loin d’être blanc… 1 2 3 4

Pauline Marois veut d’ailleurs créer une agence à la place du ministère des transports… Si je ne me trompe (c’est peut-être le cas), une agence est sortie du budget provincial. Ses chiffres ne paraissent plus dans le bilan. Est-ce la raison pourquoi on fait cela? Ce n’est sûrement pas pour économiser puisque Michel Hébert racontait ce matin que ce changement « sera un pur bonheur pour les fonctionnaires: les agences sont toujours plus généreuses envers leurs employés… »

Il reste la question médiatique… Est-ce que nos médias vont faire leur job? On parle ce matin du contrôle appliqué par Pauline Marois sur ses ministres, mais est-ce qu’on sera aussi dur envers elle qu’on l’a été pour Harper sur la même question? Est-ce qu’on notera l’esprit divisif de ses idées et de son conseil des ministres? Combien reste-t-il de journalistes espérant un futur poste de ministre au sein d’un gouvernement péquiste?

Je crois que la majorité des Québécois seront bien contents d’avoir voté pour un gouvernement MINORITAIRE. Il faudrait juste que quelqu’un l’apprenne à Pauline Marois qui semble croire que la pluralité québécoise a voté pour son programme.

Publié le septembre 20, 2012, dans Économie, Éducation, Culture, Féministes, Langue, Loi et ordre, Médias, Politique, Société, Syndicats. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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